Alors que l’actualité footballistique bat son plein, Armelle Kus Saint Supéry, DSI fraîchement nommée à la Fédération Française de Football, contribue à transformer l’institution. Son ambition : « promouvoir la transformation digitale au service de l’innovation ».
Rencontrée en plein Euro2016 dans des locaux pavoisés, la nouvelle DSI de la FFF, Armelle Kus Saint- Supéry montre un fort enthousiasme sur sa mission et ses multiples chantiers, pour «faire du SI un outil performant au service de tous les acteurs du football français». La FFF est en effet la plus grande fédération sportive avec ses 2 200 000 licenciés répartis dans 17 000 clubs et tapant le ballon dans 28 000 stades. Ajoutons à cela 1 million de matchs organisés par an animés par 350 000 bénévoles.
Des chiffres qui donnent le vertige, d’autant plus que jusqu’à maintenant, une grande partie du travail administratif (licences, compétitions, terrains, commissions…) est réalisé à la main avant d’être saisi dans le système historique Foot2000. « Parmi les premiers chantiers phares, nous avons déployé la feuille de match informatisée qui permet, au travers d’une application mobile dédiée, la préparation du match et la remontée des résultats validés par la signature électronique des deux équipes. Suivra prochainement la dématérialisation de la licence, et bien d’autres services en mobilité », raconte Armelle Kus Saint-Supéry.
En dématérialisant une partie du travail, outre le gain de temps, la FFF récupère et consolide des données précieuses qu’elle peut exploiter à plusieurs niveaux : de la mise en place d’un système d’information décisionnel pour piloter son activité, à la création d’une expérience digitale personnalisée et multi-canal pour chaque acteur du football – comme le joueur pratiquant qui pourra visualiser simplement ses résultats, ses historiques de match, sa progression, …- « une première étape en attendant le développement d’outils d’aide à la performance sportive via les objets connectés et le Big Data », anticipe la DSI, qui précise « notre mission à la FFF, c’est aussi de former et de détecter les potentiels »
Gérer l’héritage et intégrer de nouvelles compétences
Pour mener à bien ses différents chantiers, Armelle Kus Saint-Supéry a fait évoluer les modes de fonctionnement internes : mise en place de cycles de développement agiles s’appuyant sur un centre de services in situ, un interlocuteur DSI privilégié par direction métier, et l’intégration de nouvelles compétences telles qu’un directeur artistique et un intégrateur HTML : « ce type de compétences apporte une réelle valeur-ajoutée lors de la conception des projets, et fait une vraie différence sur le produit final. Quand les utilisateurs voient les maquettes, il y a vraiment un effet Waouh », s’enthousiasme la DSI qui a su convaincre les protagonistes en place de modifier l’organisation et aussi leur expliquer que « la DSI est là pour mettre en place un socle digital avec des briques réutilisables. ». Un nouveau mode de collaboration s’est ainsi progressivement mis en place avec le marketing et l’ensemble des directions métiers.
Urbaniser le SI pour développer de nouveaux services
Après une première étape de sécurisation du système d’information, la DSI n’entend pas en rester là et a défini un plan stratégique sur 4 ans, dont les principaux drivers sont : le cloud, la mobilité et l’accès aux données : « le chantier phare de ce plan est l’urbanisation du système d’information autour de la rénovation du cœur de métier vieillissant. Je souhaite également sécuriser au plus vite l’ensemble de nos processus d’exploitation et de maintenance, afin de consacrer le maximum d’énergie au développement de nouveaux services », conclut Armelle Kus Saint Supéry qui précise ne pas avoir vocation à tout développer en interne et cherche à créer des partenariats autour des projets sportifs avec des startups. Bref, de nombreux buts pour une informatique de terrain.
Les chantiers digitaux de la FFF
– Poursuivre la dématérialisation de nos process administratifs : gestion des licences, affiliations clubs, …
– Accompagner les domaines de l’excellente sportive en mettant à disposition des outils permettant d’accéder aux données pertinentes facilement, de capitaliser, et de faire les bons choix : le suivi des détections, la gestion des sélections nationales, la désignation des officiels …
– Faciliter la gestion des clubs en développant de nouveaux services : organisation des entraînements, convocations joueurs …
– Développer une expérience digitale fluide, personnalisée, et multi-canal à tous les acteurs du foot (le fan, le joueur, le dirigeant…) : un contenu ciblé qui s’adapte à leur profil et qui leur donne envie d’interagir avec la FFF.
Une DSI et ses pistes de transformation
Mon objectif est de faire monter le niveau de maturité de la DSI en deux temps afin de faire du SI un véritable levier stratégique pour la FFF : dans un premier temps, sécuriser et délivrer de la valeur-métier ; dans un second temps, rationnaliser et innover. Les enjeux sont les suivants :
• Garantir l’adéquation de la qualité des services délivrés par la DSI avec le niveau de service attendu par les métiers
• Développer la proximité IT/métiers et leur apporter du savoir faire
• S’assurer de la performance opérationnelle de la DSI
• Animer une vision sur l’évolution de notre IT et sur l’innovation
De nombreux chantiers y contribuent : la stratégie de sourcing, la professionnalisation de nos modes de fonctionnement internes, la capitalisation, la conduite du changement auprès des collaborateurs…