Les Grandes Tendances de la e-Santé 2024, événement annuel organisé par Interaction Healthcare, a réuni 500 personnes à la Station F et plus de 4000 à distance le 30 janvier 2024. Un très riche panel d’experts – acteurs publics comme industriels – a offert un panorama complet de l’écosystème de la e-Santé en France. Bilan en 5 perspectives.
Surmonter les défis pour accélérer l’innovation
Innover, innover, innover : c’est le mantra de la e-santé. Toutefois, le financement et l’orientation de l’innovation restent des défis majeurs pour les porteurs de projets. Pour y faire face, l’Agence de l’Innovation en Santé a lancé avec succès un guichet unique et a déjà accompagné près de 200 projets innovants en quelques mois. Le plan France 2030, agissant en tant qu’accélérateur, mobilise plus de 7 milliards d’euros pour stimuler l’innovation dans le secteur de la santé. Autre défi et non des moindres : réussir à démontrer l’impact réel de l’innovation à l’échelle de la population. Les CHU génèrent des sets de données colossaux mais les gisements sont difficiles à croiser. C’est ce qui explique la montée en puissance en France des projets d’Entrepôts de Données de Santé (EDS) qui centralisent, pseudonymisent et normalisent les données pour accélérer la recherche médicale via l’utilisation secondaire des données.
Faire preuve de pragmatisme
Le CES 2024 a confirmé le dynamisme du secteur de la santé en mettant en avant des solutions concrètes et de plus en plus réalistes. Cette année, des start-up ont présenté des innovations orientées vers l’IA et les objets connectés. Elles vont même jusqu’à faire de la maison une actrice de la santé. Quand on sait que 80% des innovations n’existent plus 5 ans après leur annonce au CES, on ne peut que se réjouir de voir cette année des start-up plus pragmatiques que les années précédentes.
Naviguer dans le paysage complexe de l’IA
L’intelligence artificielle, et pas seulement l’IA générative, est déjà utilisée par 50% des soignants. 90% des médecins estiment qu’elle a un impact positif sur la prise en charge des patients*. La formation au numérique et à l’approche critique deviennent donc cruciales. Les enjeux sont nombreux : les coûts, la disponibilité de données structurées, la transparence sur les données d’entraînement, les biais algorithmiques et sociaux, les complexités réglementaires, etc. Une formation numérique en santé, soutenue par l’État et prévue pour septembre 2024, témoigne de l’engagement du gouvernement envers une intégration responsable de l’IA.
Représenter l’invisible
Les jumeaux numériques, déjà bien connus dans de nombreux secteurs dont l’industrie, ouvrent des perspectives infinies en santé. De la modélisation précise des organes pour la planification chirurgicale à la compréhension du contexte dans lequel les soins sont dispensés, les jumeaux numériques révolutionnent le secteur. En créant une copie virtuelle très précise basée sur les caractéristiques physiques et comportementales d’un produit, d’un processus ou encore d’un système du monde réel, le jumeau numérique se prête à tous les tests et toutes les configurations.
Faire de la France un leader européen de la e-Santé
La souveraineté et l’accès à l’innovation numérique en santé sont incontournables pour consolider les compétences et les actifs technologiques, en particulier autour de la data. Pour accompagner l’écosystème de la e-santé, les initiatives gouvernementales se concentrent sur la recherche médicale, la fluidification des processus et des parcours de soins, la formation médicale et les thérapies numériques, avec l’objectif clair de faire de la France un leader européen de la e-santé.
*Baromètre national sur l’impact de l’IA dans la pratique médicale, PulseLife x Interaction Healthcare